Première
partie
J'ai
longtemps été absent de cette colonne car je boudais. Eh oui, "je
faisais du boudin" comme disent les enfants. Quelle honte ou
quelle tristesse, c'est selon!
En
tout cas, je n'ai pas l'habitude de me voiler la face. Quand tout se
passe bien, pas de problème mais si quelle chose va de travers, j'ai
tendance à trop me focaliser sur ce point négatif ce qui est
évidemment très humain. Mon signe, cancer ascendant cancer, est
apparemment synonyme de joie et d’exubérance d'un côté et de
tristesse et de désolation de l'autre. Non, rassurez-vous, je ne
suis pas cyclothymique mais je donne trop d'importance aux
événements.
 
Las
Vegas 2016 a été un bonheur extraordinaire avec seulement un ou
deux petits regrets. J'ai vraiment profité du moment
inoubliables...de son côté, Las Vegas 2017 a été une énorme
désillusion avec seulement quelques petits souvenirs positifs. Parmi
ces souvenirs je classe les deux restos thaï et italien qui nous
ont accueillis hors strip. Ces moments de calme ont vraiment constitué
des instants privilégiés, de la délectation pure. Bien sûr,
l'attente du début de chaque tournoi était également synonyme de
bonheur et surtout d'espoir...mais la fin de tous les tournois
correspondait à un abattement de plus en plus grand. Ils se sont
touts terminés de la même manière, la porte avant l'ITM. C'est
ainsi et that's poker, mais qu'est ce que ça fait mal. Au-delà des
mauvais résultats, la variance étant inhérente au jeu, c'est bien
la récurrence des échecs qui plombe le moral.
Parlons-en
du moral. Le moral est directement proportionnel aux résultats. 

 
Hier
par exemple, j'ai participé à un freeroll Hip Poker Tour à Vichy.
Tout avait bien commencé avec un billet de train bon marché – à
peine plus de 50€ - qui m'a conduit très tôt dans cette
sympathique ville de province. Le taxi n'a pas sorti son bazooka en
termes de tarif avec un sympathique 13€. Cool. Bien ou pas, ma
table s'est avérée très facile ce qui m'a permis de jouer
tranquillement sans craindre une agression de tous les côtés. Je
reviendrai dans quelques instants sur le déroulé du tournoi mais je
passe directement à la fin de la journée. J'ai terminé ITM avec
une place finale de 13° ou 14°. Un petit problème a failli surgir
quand je me suis aperçu de l'heure, 20h02, soit deux minutes après
le départ du dernier train pour Paris. Toutefois, j'avais toujours
la possibilité de trouver un petit hôtel dans le coin. Mon moral
est finalement remonté d'un bloc quand un joueur de ma connaissance
a accepté de me raccompagner à Paris en voiture.

 
Comme les héros
de « Agence Tous Risques » le disent, « j'aime bien
quand un plan se déroule sans accroc ! ». On peut donc
dire que j'ai eu de la chance avant et pendant cette journée. 
La
chance entre en ligne de compte, dans la vie en général et dans le
poker en particulier. Cette fois, j'ai vraiment eu de la chance à
part un petit échec partiellement dû à mon bon choix. Ce n'est pas
important. Là ou le bât blesse, c'est quand nous perdons tout le
temps au poker. Plus un joueur de poker perd, plus il s'en prend à
cette satanée malchance ou au manque de chance. Je crois vous avoir
donné mon interprétation de ces deux notions mais j'y reviens quand
même. 
La
malchance intervient quand vous perdez un 80/20 ; quand votre
A-A est explosé par un 6-6 ; quand la river anéantit votre
fabuleux 96/4. La malchance vous donne un goût amer dans la bouche,
un sentiment d'injustice du style « pourquoi moi ? ». 
Le
manque de chance a un autre goût. Vous ne touchez pas de cartes ;
vous perdez systématiquement tous vos coin flips ; vous êtes
toujours à la droite d'un très bon joueur. Dans ce cas, vous ne
maudissez personne en particulier et vous vous dites que ça arrive à
tout le monde. Vous parlez à peine de variance et vous vous dites,
« c'est comme ça », un brin fataliste...         à suivre...
Ecrit par Chip&Win