L'expression « Seuls les imbéciles font la même erreur deux fois » est assez vraie. Je suis donc un fieffé imbécile et c'est un fait. Je viens en effet de faire aujourd'hui la même erreur qu'il y a trois semaines.
Dans le premier tournoi, j'étais de BB à 300 et un joueur en milieu de parole ayant relancé à 600, je complète à 600. À cet instant, le croupier me dit « un joueur ayant relancé à tapis, vous devez payer son tapis ». Je regarde mieux la table et effectivement, un joueur a poussé son stack. Je râle mais « the rule is the rule ». Tant pis. J'ai 17k et lui 19k. Je suis obligé de montrer mon 94s. Je saute logiquement en me disant qu'on ne m'y reprendrait plus. Les nouvelles règles appliquées sont strictes. Dès qu'un joueur est à tapis, tout joueur parlant postérieurement en avançant ne serait-ce qu'un jeton est considéré comme ayant payé le tapis du joueur précédent. 
Cet après-midi, il ne reste que 18 joueurs sur 130 quand je complète ma SB sans avoir vu le shove d'un autre joueur. Inattentif une nouvelle fois, je perds la majorité de mon stack. D'un autre côté, cette fois ce coup stupide aurait pu être payant avec JT vs Q8. Il touche QQ et je perds le coup. Quelques minutes plus tard, je saute du tournoi en seizième position.
Pourquoi ? La raison est assez stupide : j'aime écouter de la musique, partout et aussi quand je joue au poker. 
La règle de base est de toujours laisser une oreille à l'écoute, et je ne la suis pas. C'est une erreur. En effet, j'écoute ma musique avec un bon casque et pour apprécier la musique, j'écoute avec les deux oreilles. Je ne vais plus jamais commettre cette erreur car c'est une fois de trop.
Je trouve toutefois que les coups de poker sont trop longs et finissent par être un peu trop roboratifs. Regarder des coups se dérouler sans être impliqué est pénible. Néanmoins, c'est la meilleure méthode pour comprendre la manière de jouer des autres.
J'ai cependant une autre échappatoire que la musique. La lecture. Je peux en effet lire et je ne me gêne pas pour le faire. La lecture permet de s'évader tout en restant attentif alors que la musique nous transporte ailleurs. C'est la différence. 
Une remarque échangée aujourd'hui avec mon voisin aurait dû me mettre la puce à l'oreille. Je regarde le stack d'un joueur qui était conséquent à mon arrivée à la table et qui n'est plus que d'une trentaine de blinds. Je demande à mon voisin comment il a perdu une grande partie de son tapis. C'est une question qui n'a pas lieu d'être car chaque joueur à une table doit voir l'évolution du stack de ses adversaires et son positionnement par rapport à tous les joueurs.
Par ailleurs, il est important d'être attentif aux profils des joueurs. Si les joueurs sont faibles, il sera possible de leur prendre des jetons. En étant attentif, un joueur peut mieux saisir des spots. 
Le problème du manque d'attention est également lié à la fatigue. Plus le tournoi dure longtemps, plus notre concentration s'étiole. C'est la raison des pauses récurrentes qui permettent de recharger les batteries. 
J'ai par exemple un problème en fin de tournoi. Si je me retrouve short stack avec moins de vingt blinds, je devrais théoriquement saisir des spots EV+. Je me souviens de ce tournoi dans lequel je suis tombé à 10 BB. Un joueur avec 7BB shove suivi par mon voisin de SB. Théoriquement avec ce petit tapis et cette situation me donnant potentiellement la possibilité de revenir dans le tournoi, je devrais pousser mes 10 BB car mon voisin n'a pas un gros jeu sinon il serait parti à tapis. Mieux encore, je devrais jouer any two. En l'occurrence, j'ai 93o et je fold. Le board m'aurait donné quinte avec en prime un brelan de 7. Je ne suis malheureusement pas dans ce coup et une heure plus tard, je sors du tournoi. La prochaine fois que ce spot se présentera, je ne regarderai pas mes cartes.
L'attention permet de comprendre également l'évolution du jeu en fonction de l'évolution des blinds et des antes. C'est de l'anticipation comme c'est le cas aux échecs ou au bridge. Au poker, cette attention nous permet de construire les coups à venir et de ne pas nous retrouver trop rapidement dans une situation de push or fold. Le mode survival n'est pas une sinécure !
La vraie question qui demeure est la suivante : vais-je être sérieux et écouter la musique d'une seule oreille ? Sans doute, mais pas forcément en début de tournoi quand les risques de rater une action clé sont faibles. 
En tout cas, concentrez-vous durant tout le tournoi et vous verrez la différence.
Ecrit par Chip&Win



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