JE
SUIS UNE BAUDRUCHE
Rien
ne vaut une bonne remise en question. Ça tombe bien, j'aime bien ce
type d'exercice. Vous autres joueurs associatifs, tout comme votre
serviteur, savez exactement de quoi je parle. Dans un club de poker,
les questions et les débats sur telle ou telle main, telle action
sont monnaie courante. Dans les clubs agréables, ces débats sont
plutôt positifs. 
D'accord, ce n'est pas toujours le cas mais au moins, les joueurs échangent des idées. En effet, ce type de discussion fait progresser à la fois celui qui génère la discussion et les autres interlocuteurs. Chacun donne son avis, parfois l'étaye avec les exemples. Souvent, il n'existe pas une unique réponse ou solution mais un choix optimal prenant en compte différents facteurs et paramètres. Nous sommes en effet loin de 1+1=2.
D'accord, ce n'est pas toujours le cas mais au moins, les joueurs échangent des idées. En effet, ce type de discussion fait progresser à la fois celui qui génère la discussion et les autres interlocuteurs. Chacun donne son avis, parfois l'étaye avec les exemples. Souvent, il n'existe pas une unique réponse ou solution mais un choix optimal prenant en compte différents facteurs et paramètres. Nous sommes en effet loin de 1+1=2.
Je
vais vous parler aujourd'hui d'une situation que je vis très –
trop – régulièrement. Je participe à un tournoi live ou online
et je joue depuis trois heures. J'ai joué correctement mais ce n'est
pas mon jour. Je suis tombé à moins de quinze blinds. Je suis donc
en plein dans la zone push or fold vue par ailleurs. Je ne vais pas
me jeter des fleurs mais dans cette zone, je suis à l'aise. C'est
quelque part ma zone de confort. J'avoue, c'est un paradoxe et à
moins d'avoir subi un gros bad beat, je ne devrais jamais m'y
retrouver. C'est vrai mais j'y suis et je dois faire avec.
Normalement, un joueur attentif doit toujours garder un œil sur
l’augmentation des blinds et l'apparition des antes. 
Malheureusement,
nous sommes nombreux à nous endormir, à nous lamenter en attendant
LA main qui nous sauvera de notre inéluctable destin, c'est-à-dire
le rail. C'est une énorme erreur qui est le plus souvent payée
cash. Celui qui ne comprend pas ce raisonnement devrait plonger dans
les livres ad hoc et reprendre le ABC de cette phase. 
Je
suis donc parti à tapis avec une main correcte type 88. J'ai 9
blinds et aussi incroyable que cela puisse paraître, je suis suivi
par deux joueurs, l'un étant à tapis et l'autre nous couvrant
largement. Le premier détient Ako et le second 77...C'est une bonne
nouvelle. Je ne vais pas vous faire lanterner car pour le bon
déroulement de mon histoire, je gagne le coup. Yeah ! Je
remonte donc à environ trente blinds et je vais surtout pouvoir
jouer de nouveau.
Enfin
ça, c'est ce que je me dis dans la foulée. 
Qu'en
est-il en réalité ? Je suis redevenu serein et je retombe dans
le travers inadéquat « je vais attendre une bonne main ».
Allons, mec, qu'est ce que tu me racontes ? Il y a quelques
minutes tu sentais le vent de l'élimination et tu as pris un joli
risque, payant. Tu voudrais bientôt revivre la même histoire, la
même galère en tombant de nouveau sous quinze blinds ? Pas 
plus tard qu'hier soir, j'ai vécu cette mésaventure dans un petit
tournoi NLH online. Après avoir gagné mon affrontement contre deux
joueurs, mon stack était même plus proche des 45 blinds, donc très
jouable. Pourtant, je me suis recroquevillé, dégonflé comme la
baudruche du titre et j'ai assisté impuissant à un désert de
cartes, sans bouger. C'est un peu comme le type qui s'est absenté de
sa table de poker juste avant les places payées. Dois-je pour autant
en déduire que c'était la même histoire chez mes adversaires
d'hier soir ? Vous rigolez ou quoi ? Non, eux,
contrairement à moi, savent jouer au poker. Ils ont donc pris la
partie à leur compte et ont relancé main après main. Ils étaient
trois sur huit dans ce cas. Ils ont gardé l'avantage de leur gros
tapis pou sans doute passer la barre de la bulle. 
Que
croyez-vous qu'il advint de mon tapis ? Il a fondu comme neige
au soleil et à 12 blinds, j'ai trouvé Ako que j'ai envoyé contre
un joueur avec deux neufs qui ont tenu. End of story.
Alors,
je n'ai pas eu de chance ? Là encore, ce serait un vilain
raccourci que d'accuser la chance. J'ai tout simplement joué comme
un débutant, un pleutre, un peureux. Celui qui veut gagner un
tournoi doit obligatoirement bouger. 
Je
jouais un tournoi Omaha en parallèle. Dans ce tournoi, j'ai appliqué
cette stratégie « sans peur » et j'ai fini troisième.
Ce n'est pas la même histoire que de sauter avant les places payées.
Le pire de tout ça, c'est que je proteste contre les joueurs qui
envoient leur tapis avec pas grand chose. Eux au moins tentent des
trucs, ce qui n'est pas mon cas.
J'ai
donc prix un décision (encore!). Je vais arrêter ce « non
jeu » attentiste, et ce quelques soient les buy in des
tournois. Je dois garder en tête que victoire = puissance et non
faiblesse. 
Je
ne peux pas affirmer que cette technique est toujours très gagnante.
En revanche, celui qui tente quelque chose aura tout essayé. Il ne
se sera pas laissé mourir avec les blinds et les antes. Celui-là
est un joueur de poker respectable. Il n'aura certainement pas de
regrets...qui comme les diamants dans James Bond sont éternels.
Voilà
le joueur que j'espère devenir pour toujours dès mes prochains
tournois. Belle résolution, non ?
Ecrit par Chip&Win
Ecrit par Chip&Win


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