lundi 30 janvier 2017

JE SUIS UNE BAUDRUCHE

JE SUIS UNE BAUDRUCHE

Rien ne vaut une bonne remise en question. Ça tombe bien, j'aime bien ce type d'exercice. Vous autres joueurs associatifs, tout comme votre serviteur, savez exactement de quoi je parle. Dans un club de poker, les questions et les débats sur telle ou telle main, telle action sont monnaie courante. Dans les clubs agréables, ces débats sont plutôt positifs. 

D'accord, ce n'est pas toujours le cas mais au moins, les joueurs échangent des idées. En effet, ce type de discussion fait progresser à la fois celui qui génère la discussion et les autres interlocuteurs. Chacun donne son avis, parfois l'étaye avec les exemples. Souvent, il n'existe pas une unique réponse ou solution mais un choix optimal prenant en compte différents facteurs et paramètres. Nous sommes en effet loin de 1+1=2.
Je vais vous parler aujourd'hui d'une situation que je vis très – trop – régulièrement. Je participe à un tournoi live ou online et je joue depuis trois heures. J'ai joué correctement mais ce n'est pas mon jour. Je suis tombé à moins de quinze blinds. Je suis donc en plein dans la zone push or fold vue par ailleurs. Je ne vais pas me jeter des fleurs mais dans cette zone, je suis à l'aise. C'est quelque part ma zone de confort. J'avoue, c'est un paradoxe et à moins d'avoir subi un gros bad beat, je ne devrais jamais m'y retrouver. C'est vrai mais j'y suis et je dois faire avec. Normalement, un joueur attentif doit toujours garder un œil sur l’augmentation des blinds et l'apparition des antes.
Malheureusement, nous sommes nombreux à nous endormir, à nous lamenter en attendant LA main qui nous sauvera de notre inéluctable destin, c'est-à-dire le rail. C'est une énorme erreur qui est le plus souvent payée cash. Celui qui ne comprend pas ce raisonnement devrait plonger dans les livres ad hoc et reprendre le ABC de cette phase.
Je suis donc parti à tapis avec une main correcte type 88. J'ai 9 blinds et aussi incroyable que cela puisse paraître, je suis suivi par deux joueurs, l'un étant à tapis et l'autre nous couvrant largement. Le premier détient Ako et le second 77...C'est une bonne nouvelle. Je ne vais pas vous faire lanterner car pour le bon déroulement de mon histoire, je gagne le coup. Yeah ! Je remonte donc à environ trente blinds et je vais surtout pouvoir jouer de nouveau.
Enfin ça, c'est ce que je me dis dans la foulée.
Qu'en est-il en réalité ? Je suis redevenu serein et je retombe dans le travers inadéquat « je vais attendre une bonne main ». Allons, mec, qu'est ce que tu me racontes ? Il y a quelques minutes tu sentais le vent de l'élimination et tu as pris un joli risque, payant. Tu voudrais bientôt revivre la même histoire, la même galère en tombant de nouveau sous quinze blinds ? Pas plus tard qu'hier soir, j'ai vécu cette mésaventure dans un petit tournoi NLH online. Après avoir gagné mon affrontement contre deux joueurs, mon stack était même plus proche des 45 blinds, donc très jouable. Pourtant, je me suis recroquevillé, dégonflé comme la baudruche du titre et j'ai assisté impuissant à un désert de cartes, sans bouger. C'est un peu comme le type qui s'est absenté de sa table de poker juste avant les places payées. Dois-je pour autant en déduire que c'était la même histoire chez mes adversaires d'hier soir ? Vous rigolez ou quoi ? Non, eux, contrairement à moi, savent jouer au poker. Ils ont donc pris la partie à leur compte et ont relancé main après main. Ils étaient trois sur huit dans ce cas. Ils ont gardé l'avantage de leur gros tapis pou sans doute passer la barre de la bulle.
Que croyez-vous qu'il advint de mon tapis ? Il a fondu comme neige au soleil et à 12 blinds, j'ai trouvé Ako que j'ai envoyé contre un joueur avec deux neufs qui ont tenu. End of story.
Alors, je n'ai pas eu de chance ? Là encore, ce serait un vilain raccourci que d'accuser la chance. J'ai tout simplement joué comme un débutant, un pleutre, un peureux. Celui qui veut gagner un tournoi doit obligatoirement bouger.
Je jouais un tournoi Omaha en parallèle. Dans ce tournoi, j'ai appliqué cette stratégie « sans peur » et j'ai fini troisième. Ce n'est pas la même histoire que de sauter avant les places payées. Le pire de tout ça, c'est que je proteste contre les joueurs qui envoient leur tapis avec pas grand chose. Eux au moins tentent des trucs, ce qui n'est pas mon cas.
J'ai donc prix un décision (encore!). Je vais arrêter ce « non jeu » attentiste, et ce quelques soient les buy in des tournois. Je dois garder en tête que victoire = puissance et non faiblesse.
Je ne peux pas affirmer que cette technique est toujours très gagnante. En revanche, celui qui tente quelque chose aura tout essayé. Il ne se sera pas laissé mourir avec les blinds et les antes. Celui-là est un joueur de poker respectable. Il n'aura certainement pas de regrets...qui comme les diamants dans James Bond sont éternels.
Voilà le joueur que j'espère devenir pour toujours dès mes prochains tournois. Belle résolution, non ?

Ecrit par Chip&Win


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