C'est trop drôle. Pour la millième fois ou pas loin, je viens de perdre un coup avec un énorme bad beat. Cette fois, je raise JJ, et un joueur push avec 77. Il touche sa couleur de l'espace à la river.
Bizarre, les deux derniers coups du même acabit étaient plutôt sous la forme runner x 4 donnant quinte à la river. Je vous rassure, le coup de la couleur, je connais fort bien...ainsi que tous ces coups tordus. Pourquoi ? tout simplement parce que je les subis constamment.
C'est dit, c'est fait. Je suis un "whinner" c'est-à-dire un gros pleureur. Normal, non ? Pourquoi la chance sourit-elle toujours aux autres ? pourquoi est-ce que je ne fais pas subir autant de mauvais coups à mes adversaires ? Pourquoi est-ce que les autres gagnent et moi, je perds ?Pourquoi ? On appelle ça la variance coco. Elle fait partie de l'ADN du poker. On espère tous ne jamais la subir, mais elle va souvent nous toucher de plein fouet. On a tous des bad runs qui finissent par s'achever un jour ou l'autre.
Comme je suis conscient de cette évolution, je ne vais donc pas me plaindre et continuer à jouer sur ma lancée. Je vais revoir mes gammes, mon jeu, mon niveau d'agressivité, la lecture des mes adversaires et tout le reste.
En effet, je suis persuadé que plus je pleure, plus je vais pleurer, et plus je vais attirer les mauvais coups. Cette affirmation est gratuite, mais allons un peu plus loin.
Comme vous le savez, la psychologie joue un rôle non négligeable dans la maladie. Rien n'est prouvé dans un sens ou un autre. Toutefois, il est recommandé de garder le moral pour recouvrer une certaine bonne santé. En fait, c'est tout simplement logique...même si un bon moral n'empêche rien en cas de maladie grave.
Au poker, j'ai tendance à penser la même chose. Moins je crois à ma chance, plus je vais subir de mauvais coups. En réalité, plus je vais prendre de mauvaises décisions et moins je vais saisir les spots clés.
Voyons quelques exemples de mauvaises décisions et de spots clés non saisis.
Une mauvaise décision, c'est par exemple relancer UTG+1 avec 55 et un stack de 15BB. C'est encore faire un call de l'espace avec AQo après un shove d'un joueur suivi à tapis par un autre, l'un des deux nous couvrant. C'est enfin céder au baratin d'un adversaire et se laisser convaincre par son bla bla.
Et les spots clés alors ? Récemment au Wipt de la Villette, j'ai 77 en milieu de parole sur des blinds 4-8k et 52k de stack. Que dois-je faire ? Si je pense ne pas avoir de chance, alors je vais jeter ma main pour en attendre une meilleure. Ce sera en fait une grosse erreur car malgré un stack important, je n'ai finalement que 7.5 BB, ce qui n'est pas grand chose. Heureusement, je vois ce spot clé et je ne me pose pas ce type de question. C'est un peu risqué mais après moi, seuls deux joueurs ont des stacks importants, et je ne les vois pas call avec une main faible. L'un des deux hésite et finalement call avec ATo. C'est un mauvais call car il n'a que 20BB. S'il perd ce coup, il va se retrouver avec moins de 15BB et ne plus occuper sa position semi dominante. Sa décision avec une main plutôt faible est clairement EV-. Rassurez-vous, il joue mieux que moi car il gagne le coup en touchant une quinte de l'espace après le fameux runner runner runner runner.
Je me fiche totalement du résultat de ce coup car j'ai pris la bonne décision.
Un autre spot clé est plus bizarre. Je suis UTG+1 avec AQo. C'est la main que je déteste le plus. Le joueur UTG raise 4BB et j'en ai 16. Puis-je partir à tapis ? Non. Puis-je suivre ? Non car si je suis, qui me dit qu'un tiers ne va pas raise à hauteur de mon tapis. La meilleure solution ici est de fold. En tout cas, c'est mon conseil. Au pire, si vous voulez gambler, vous pouvez tout envoyer. Je ne le ferai pas mais c'est mon choix.
Chaque fois que je prends un bad beat ou que je perds un coup à 50/50, ce n'est pas grave. L'important est d'être satisfait de la décision.
A contrario, ce qui m'énerve est de prendre une mauvaise décision en oubliant d'intégrer dans mon processus un paramètre important. Par exemple, le gros tapis d'un joueur situé après moi.
J'ai commencé par parler d'un mauvais coup mais je peux poursuivre car en ce moment, je subis vraiment le poker. Je subis mais heureusement je ne perds pas beaucoup. En effet, je maîtrise le montant de mes investissements. La seule et unique solution est de faire le gros dos, de continuer en jouant les tournois prévus et les cash programmés sans tomber dans la paranoïa du "je n'ai pas de chance". Nous le savons, notre chance s'équilibre à long terme.
Je peux vous dire un truc: je vais finir par arrêter de perdre surtout si je joue toujours mon A-game. Hier, je n'ai rien touché en quatre heures. Et alors ? J'ai pris une douzaine de bonnes décisions et j'ai contrôlé le montant de mes pertes.
N'oubliez jamais: demain est un autre jour. Non mais !
Auteur : chip&win



Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire