lundi 14 novembre 2016

LE JOUEUR OBTUS ET SA MAIN FÉTICHE



Depuis que je joue au poker, j'ai rencontré un certain nombre de joueurs bizarres. Bizarres dans leur comportement et étranges dans leur jeu. Dans ce petit papier, je vais vous parler du deuxième pire joueur jamais rencontré. Je vous assure qu'il vaut vraiment le déplacement. Il est tellement sûr de lui qu'il finit à croire à ses inepties. Nous allons voir lesquelles. En y regardant de plus près, nous pourrions être ce joueur. Rassurez-vous, ce n'est pas le cas, même si vous avez cette tendance.

Toutefois, avant de vous présenter ce personnage, je ne peux laisser de côté le joueur qui d'après moi gagne la palme.
Un jour comme un autre, je participe à un tournoi associatif. Les lots sont de bonne qualité avec une récompense pour les 18 premiers. Nous sommes encore 55 quand nous partons pour la deuxième pause. Comme d'habitude, je tourne et discute avec les joueurs. Un type que j'ai vu en début de tournoi s'approche de moi. Je sens que je vais avoir le droit au bad beat des familles. Pas du tout.
Il commence :
« tu sais, je viens d'échapper à la correctionnelle. Heureusement que je suis prudent maintenant, parce qu'avant, je serais tombé dans le panneau ».
Ok, j'attends la suite et je réponds
« tu as réussi à coucher tes 9 sur un baby flop ? ».
Il rétorque
« Non, pas là. Je t'explique. J'ai fait un calcul des paires d'as que j'ai perdues sur deux ans et le total est vraiment énorme. Je ne pense pas gagner plus de 30 % de mes AA ».
Je lui répond
« Là, t'exagères un peu, non ? ».
« Non, non, je t'assure, je tiens mon tableau Excel à jour. Du coup, maintenant dès que je suis relancé avec les A en main, je les couche».
« Tu rigoles ? ».
Le pire, c'est qu'il ne rigole pas du tout.
« J'ai bien fait. Sur le dernier coup avant la pause, l'autre avait 88 et un troisième JJ. Je relance, le type aux 8 3-bet et le joueur aux valets part à tapis. Je me couche et l'autre paye. Les deux ont touché leur brelan. Du coup, le joueur aux 8 a sauté et moi je suis toujours là. C'est bien... ».
Que répondre de plus que « oui, c'est bien ». Sur ces mots, je le laisse et je file très très vite. Du coup, je me mets à penser au sujet du jour, le deuxième plus mauvais joueur.
Ce fameux joueur croit dur comme fer qu'il gagne toujours avec sa main fétiche. Cette main fétiche a toujours une histoire mais il ignore que cette histoire ne repose sur rien de vrai. En réalité, il se raconte une très mauvaise histoire. Le pire, c'est qu'il joue toujours cette main et ne la lâche jamais.

Nous avons tous vu un joueur de SB avec 72 gagner un gros coup avec 227 au flop. Ou un autre joueur gagner avec sa main fétiche 92. Il joue 92 car il habite Levallois dans les Hauts de Seine.
Les mains fétiches appartiennent à plusieurs catégories mais elles répondent toutes au même manque de logique.
Ces mains appartiennent à plusieurs groupes et principalement trois : celles du groupe « j'ai gagné un gros coup avec cette main » ; celles du groupe « ah, je joue toujours mon département » ; enfin celle du groupe « c'est la date de naissance de mon fils ». Bien sûr, cette date est arrangée car il existe peu de mains pour les personnes nées le 18 décembre par exemple.
Que ce soit la main fétiche d'un de ces groupes ou une autre quelconque, la jouer est toujours possible, mais certainement pas n'importe quand. Si vous relancez ou suivez avec, pourquoi pas ; mais si vous décidez de rentrer dans un gros coup avec multi relances, c'est une histoire pourrie.


Passez votre chemin car sinon vous risqueriez de rejoindre le cercle des joueurs aux mains fétiches qui ne les lâchent jamais. Ils sont persuadés que ces mains vont, un jour, leur rapporter un gros truc.


Quand, ça ils ne le savent pas. Après tout, ils s'en fichent. Pas nous car nous savons les lâcher.

Ecrit par Chip&Win

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Formation croupier (H/F) en 2 semaines

ECOLEDECROUPIERS.COM by Boosty Poker vous propose une formation en 2 semaines avec garantie d'embauche à la clé. Cette formation à Arge...