LE GRAND TOURNOI
Nous
avons tous une notion différente de “grand tournoi”. Évidemment,
si un prochain jour de juin je décide de participer au Main Event
des WSOP, ce sera mon bâton de maréchal. Ce tournoi est le tournoi
des tournois et il deviendra mon Kilimandjaro. À ce jour, il n'est
pas sur mes tablettes. 
C'est
pourquoi, plutôt que de raisonner à partir d'un buy in important,
je me réfère plutôt à un mix entre tapis initial, durée des
niveaux et champ des joueurs. 
Demain
par exemple je participe au starter des C-WSOP. Le buy in de ce tournoi
est de 300€, les niveaux sont de 30' le premier jour et de 40' le
second. Le tapis de départ est de 21.000 + 4.000 de dealer bonus
soit 25.000. C'est très bien et c'est donc un grand tournoi. De
plus, les organisateurs des C-WSOP garantissent un prize pool de
100.000€ ce qui est très beau. Le vainqueur repartira donc avec
une très belle somme.
Nous
aborderons prochainement un sujet lié à ce gain, sujet
particulièrement pénible et sensible. Je veux parler de la
fiscalité. Pour le moment, gardez dans un coin de votre tête que si
vous gagnez une belle somme – nous verrons ce qu'il convient
d'entendre par ce terme -, vous devrez vous renseigner sur la
fiscalité.  
Pour
l'instant, vous n'en êtes pas là. Bien au contraire, car vous avez
certainement déboursé une somme non négligeable pour participer à
ce tournoi. Ou alors, vous avez gagné un tournoi qualificatif. Ou
enfin, il s'agit d'un tournoi freeroll avec d'assez jolis lots.
Revenons donc à notre grand tournoi. 
Les
conseils abondent ça et là pour la préparation de ce type
d'événement, et surtout sur les différentes manières de jouer ce
tournoi. Comme vous le savez, les conseilleurs ne sont pas les
payeurs, et tous les joueurs sont tous différents. Certains vont
mieux jouer en embuscade alors que d'autres ne peuvent rien faire
sinon constamment bouger. Il n'existe aucune règle. À vous de
déterminer votre propre règle. Une alimentation saine et un bon
sommeil sont naturellement conseillés. Devez-vous effectuer des
exercices ou lire des articles sur le poker ? Pourquoi pas mais
ce n'est pas ce qui fera la différence. Cette différence se situe
dans votre style de jeu.
En
ce qui me concerne, l'expérience me conduit à opter pour deux
méthodes de jeu différentes. La première est celle de l'attente du
bon jeu et du bon spot. Elle fonctionne en général un certain temps
jusqu'au moment où je me retrouve card dead. À ce moment, il
est souvent trop tard et je saute rapidement du tournoi. La seconde
est axée sur des raise régulières. Ces raise ont
l'avantage de me donner une image de dégénéré, surtout dès que
je suis pris la main dans le sac. Cette méthode fonctionne en
réalité dans un seul cas, celui où je finis par toucher des cartes
post flop.  Dans ce cas, je rentabilise mon investissement de raise
avec pratiquement any two !  Il est évident que ce
tournoi va attirer des profils très différents, des purs amateurs
chanceux ayant gagné leur qualification aux joueurs pros habitués à
jouer de plus gros tournois.
Qui
sont vos adversaires potentiels ? Les profils des joueurs sont
nombreux. Regardons-en quelques uns de plus près.
Le
joueur amateur dont c'est le premier tournoi live n'est pas
dangereux. Il peut cependant toucher des mains et avoir le run
de sa vie. Le nombre d'exemples vus dans les plus grands tournois est
là pour le certifier. Toutefois, il va en général être mal à
l'aise, être très réservé et conservateur avec ses jetons. En
théorie, c'est un très bon client. À vous d'en profiter.
Le
reg classique du cercle est dans son antre. Il connaît les croupiers
et de nombreux joueurs. Il joue un jeu sérieux mais pas forcément
agressif. Son  objectif n'est pas de gagner mais d'être ITM. Il
maîtrise les bases du jeu et plus. Il n'est pas scared money.
S'il rejoint le rail, tant pis, il pourra se refaire un autre
jour.
Le
reg agro du cercle est différent. Il est intenable et part du
principe que monter des jetons est obligatoire. Il va suivre vos
relances, relancer n'importe quand et rarement lâcher sa main. Il
n'attend pas obligatoirement les spots et se fiche souvent du profil
des autres. Il joue son jeu sans vraiment s'intéresser au metagame.
Meta quoi ? Ce n'est vraiment pas son problème.
Le
joueur malin se rapproche du joueur pro. Il connaît toutes les
notions du poker et maîtrise en particulier les notions de position,
de stack et de metagame. Il sait quand raise et quand
fold. Si ce joueur est à votre gauche bon courage car vous
allez en baver. J'ai récemment subi les foudres d'un joueur malin et
super agro qui m'a sur-relancé onze fois en trois heures. Je dois
avouer que ce jour là, j'étais particulièrement actif. N'empêche,
j'ai vécu un enfer car en plus il a chatté grave au bon moment
revenant de nulle part pour mon plus grand désarroi.
Je
vais vous présenter le pro en dernier. Les pros sortent tous du même
moule. Ils savent vraiment jouer à ce jeu. Leur philosophie est très
simple : ne pas attendre le jeu, le provoquer. Pour cela, ils
vont défendre leurs blinds, rentrer dans 7 mains sur 10 et relancer
ou sur-relancer ces mains. Ils ont également un petit pourcentage de
limps dans leur range. Il sont parfaitement jouables mais vous
allez devoir les contrer sans perdre de temps car s'ils montent des
jetons, vous êtes perdu. Rassurez-vous : pour monter des
jetons, ils vont devoir être chanceux. C'est pour cela qu'ils
relancent souvent car ainsi, il se prémunissent contre d'autres
relanceurs. Ils sont donc bons et malins ce qui est difficile à
gérer.
Je
commence à bailler. C'est un signe qui ne trompe pas : il est
temps de songer à me coucher, pas tout de suite car c'est
déconseillé après s'être servi de son clavier d'ordinateur !
À
bientôt.
Ecrit par Chip&Win
Ecrit par Chip&Win



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