jeudi 1 décembre 2016

ET IL GRINDAIT...Troisième partie


Troisième partie



Tout à l'heure je vous parlais d'une comparaison osée. La voilà.
J'ai affronté de nombreuses fois de jeunes joueurs hyper agro capables du pire comme du meilleur. Leur stratégie est toujours la même. Elle est simple et limpide. Agresser, dominer, agresser, dominer. Ils n'ont pas de pédale de frein. En règle générale, ils relancent tous les coups, placent un 3-bet une fois par orbite et parfois limpent pour piéger.
D'après moi, ils n'ont qu'un défaut, mais un défaut de taille. Ils ne savent pas changer de rythme et calmer les débats, même avec un stack en diminution. C'est finalement une bonne chose pour nous autres joueurs plutôt EV+. Nous avons un réel edge sur eux : nous savons mieux gérer un stack moyen ou petit. Mieux encore. Pour eux, les joueurs au-dessus de 30 ans sont des livetards qui ne comprennent rien au jeu moderne.
J'ai envie de leur dire : « eh les gars, je jouais déjà à ce jeu que vous n'étiez même pas l'embryon d'une idée. ». Évidemment, comme les plus de 40 ans, j'ai forcément un peu de mal à changer mes habitudes. Il a fallu passer du poker fermé au hold'em et aux autres variantes. Puis s'adapter aux jeux des novateurs. Nous savons donc nous adapter et pas eux.
Avec leur jeu actif, les joueurs agro ont un avantage implicite : ils vont voir plus de flops et donc se donner plus de chance de connecter quelque chose. Ils vont donc continuer ad vitam aeternam à relancer en position ou hors position avec pas grand chose. La position n'est pas ancrée dans leur ADN. Ils se préoccupent avant tout de leur image. Ils montent très souvent d'énorme stacks mais ne les conservent pas toujours car ils bluffent et bluffent encore et toujours. Il leur manque souvent un petit truc indispensable : l'histoire qu'ils racontent à travers ces bluffs n'est pas toujours crédible !
Là où ils sont également très forts c'est qu'ils savent rester invisibles.
Ce type de joueur va soit grimper un gros stack dès le début du tournoi, soit sauter rapidement. Vous avez compris. Ils jouent certes bien mais sont finalement assez prévisibles. S'ils n'ont pas de cartes et pas de chance, ils sautent.
Dans un sens, ils sont comme les débutants dont je vous parlais dans la première partie de ce papier. Ils jouent souvent any two avec des connecteurs ou des cartes assorties. Les débutants jouent soit uniquement les premiums, soit any two - c'est donc un point commun avec les pros – mais ne comprennent pas les concepts de connecteurs et de cartes assorties – c'est donc une différence avec les pros.
De toute manière, la vraie différence, et elle est de taille, se voit post flop. Là où les débutants vont prendre peur et tout envoyer avec un grosse paire et abandonner avec rien, les pros maîtrisent le jeu post flop. Pour vous dire la vérité, ils vont encore plus loin car ils vont parfois 3-bet ou 4-bet en plein vol avec rien du tout. Comme ils sont invisibles préflop, cette histoire va souvent être bien racontée.

J'en ai fait les frais avec QQ au bouton sur une BB à 400 relancée à 1200, 3-bet 3700 par la SB et 4-bet par la BB qui couvrait légèrement mon tapis (deux fois l'average du tournoi). Le voyant sur KK ou AA, j'ai lâché ma main, la SB a envoyé sa boite payé par BB, les deux retournant respectivement T6 et A9 pour un hauteur T au board. J'ai donc fait une erreur. Pas tout à fait car le lendemain la même situation s'est présentée à ma table avec d'autres joueurs en lice et le 4-bet a montré AA. 

Conclusion : les pros savent jouer avec leur adversaire, dissimuler leur main et globalement lire leurs adversaires. Bon, ce n'est pas toujours vrai comme un de mes adversaires l'a amèrement constaté dans un autre tournoi. C'est normal, pour lui je n'existais pas.
Mais ça c'est une autre histoire.



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